Le lien immigration-délinquance est absurde. Cette « explosion » de l’insécurité était déjà dans la bouche des politiques et des médias en 1981 et 1984 après les émeutes populaires, puis ceux des années 90, tout comme au début de années 2000 pendant la campagne présidentielle de 2002, puis durant les émeutes de 2005, et bien évidemment pendant les derniers attentats terroristes. Par ailleurs, il faut rajouter à cela une construction sociale de la délinquance par le champ médiatique et politique que j’ai déjà traité. Tout d’abord, on ne peut pas expliquer le comportement particulier de quelques-uns par une caractéristique générale. On peut en extraire des indicateurs statistiques sur les évolutions de la délinquance et du sentiment d’insécurité. [13] Le facteur ethnique reste un élément secondaire de la délinquance. Cependant, cette hypothèse reste fragile pour expliquer l’augmentation des homicides. Pour conclure, sans relativiser la délinquance et la criminalité, on comprend toute la complexité des statistiques à son égard. Mais une baisse des condamnations n’est pas forcément synonyme d’une baisse de la délinquance. Ces 26 chiffres et graphiques montrent comment la France a changé en 30 ans Temps de lecture : 7 min Slate.fr — 29 janvier 2014 à 18h38 L'Insee vient de publier «Trente ans de … Ces évolutions, qu’il faut interpréter avec prudence, doivent être mises en perspective avec l’évolution de la délinquance constatée en général. L’espace public, un espace sexiste et machiste ? Peut-on observer la délinquance juvénile avec les enquêtes successives de délinquance autodéclarée ? Cet accroissement doit nous alerter surtout après une phase de stabilité de quelques années, et d’autant plus que nous n’avons pas eu d’attentat l’année précédente. Les règlements de compte liés au trafic de drogue ont tendance à baisser, notamment à Marseille qui n’ont jamais été aussi bas depuis 10 ans. S’y ajoutent des circulaires des ministères de la Justice et de l’Education nationale qui poussent à la judiciarisation de presque tous les problèmes.», «Auparavant, quand il y avait un souci, cela se réglait entre les sanctions à l’école et les punitions des parents. Et surtout, dans le cas qui nous intéresse, les enquêtes de victimation sont limitées pour mesurer la délinquance des mineurs. Abonnés Si on prend l’exemple de Paris dont les atteintes aux biens ont bondi de 12 % (vols à la tire, vols dans le métro, cambriolages de commerces…), cette dynamique inflationniste s’explique par la mobilisation constante des policiers lors des manifestations de Gilets-Jaunes. de la délinquance globale enregistrée par les services de police. 4 090 crimes et délits ont été commis à la Ferté-Alais (91590) et alentours en 2014. Abonnés C’est-dire que lorsque qu'on essaie de comprendre les évolutions de la délinquance et de la criminalité, il faut visualiser une tendance sur plusieurs années. Lisez Mediapart en illimité sur ordinateur, mobile et tablette. Comme le montre l’Observatoire, le problème le sentiment d’insécurité est qu’il regroupe des éléments très divers. Ces baisses conjointes sont contrebalancées, dans des proportions moindres, par une légère hausse des suspicions de mineurs parmi les «infractions révélées par l’action des services» (dont + 4 points pour les infractions à la législation sur les stupéfiants) ou les «autres infractions». Alors que le viol collectif est un crime intolérable qu’il faut condamner fermement, il n'y a pas eu d'explosion de celui-ci au début des années 2000. Alors qu’il était stable depuis deux ans, le nombre d’homicides a augmenté de 8,5 % l’année dernière, passant de 894 individus en 2018 à 970 en 2019. L’exemple le plus frappant est les arabicides, c’est-à-dire les homicides à caractère raciste de milices fascistes, mais également par celle d’Action Directe. Toutes ces transformations seront analysées dans le billet suivant. Les chiffres sont à prendre avec précaution, croiser les informations, réaliser un travail historique. Pour visualiser les évolutions de la délinquance, il faut plutôt l’étudier sur un temps long. Plan de l'écrit 1. A lire aussiJustice des mineurs : «Les garçons se retrouvent plus souvent en prison que les filles». La vie quotidienne est plutôt faite « d’agressivité verbale, (…) d’harcèlements, de petites dégradations, de petits vols, et non de meurtres, de viols ou de vols avec violence. Loin des clichés fréquents en la matière cet ouvrage propose un bilan des connaissances à la fois historique sociologique et juridique. Laurent Mucchielli montre qu’en croisant les études, malgré certaines variations, on observe une stabilité globale depuis 30 ans. Le nombre de mises en cause de mineurs dans des affaires d’escroquerie et d’infractions économiques et financières est stable et demeure particulièrement faible (au maximum 7,9% des suspicions, mais plus souvent autour de 4%). Mais s’il récidive ou que les forces de l’ordre le suspectent à nouveau au cours de la même année, il sera compté plusieurs fois. On constate alors que les mineurs représentent une part stable, voire en léger recul, de l’ensemble des suspicions émises par les forces de l’ordre. La question des homicides … Par ailleurs, cette hausse peut résulter d’une meilleure déclaration des atteintes subies par les victimes, puisque le croisement des enquêtes de victimation montre une relative stabilité depuis 20 ans. L’enquête « Cadre de vie et sécurité » a donc vocation à contribuer au débat public sur la délinquance en tant qu . Managérialisation et médiatisation de la politique policière L'instrumentation politique des chiffres de la délinquance n'est pas nouvelle. Ces enquêtes sont surtout éparses, dans le temps et dans l’espace. Sebastian Roché a été l’un des premiers artisans de ces enquêtes en France : en 1999, lui et son équipe interrogent des 13-19 ans scolarisés à Grenoble et Saint-Etienne. Pédagogie sur l’univers concentrationnaire, des jeunes primés "passeurs d'Histoire", Le néolibéralisme américain : justification rationnelle de la criminalité organisée, Urvoas et Buffet ménagent la délinquance financière, A Saint-Denis, le pari sécuritaire de Mathieu Hanotin, Drogues: le procès El Chapo, emblématique mais dérisoire, LA SYMPATHIE - Les Affects par Eric Braun, En France, la vaccination à tout petits pas, Léonora Miano imagine une utopie afropéenne, Tabassé «pour avoir fêté Noël»: itinéraire d’une «fake news». Le risque de récupération politique par lextrême-droite explose lorsque le vécu réel des citoyens est nié par les autorités morales et journalistiques. «Les enquêtes de victimation permettent de savoir qui sont les victimes, mais ne portent pas sur les auteurs», pose Renée Zauberman, directrice de recherche émérite au CNRS et membre du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). Si cette judiciarisation n’a pas débouché sur davantage de condamnations, c’est car la justice, et notamment les parquets, a développé et employé, de plus en plus fréquemment, des alternatives aux poursuites. Le sentiment d’insécurité, une émotion exacerbée provenant d’une société imaginée ? Il apparaît donc que les faits les plus graves soient aussi les plus rares. Dans les statistiques des services de police et de gendarmerie, les vols et les cambriolages ont connu une forte augmentation des années 1955 à 1985, pour se stabiliser jusqu’au début des années 2000, avant de décroître. Sur cent femmes, par ordre décroissant, vient en premier lieu les sifflements (20% des femmes interrogées), les insultes (8%), le fait d’avoir été suivie (3%), le pelotage et baisers forcés (2%), propositions sexuelles insistantes (1%), l’exhibitionnisme / voyeurisme (1%), et le viol (moins de 1%). Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. L’effet miroir des médias a créé un phénomène de panique morale et politique dans la société. Entre autres découvertes, les chercheurs concluent : «Une large part des délits est commise par un petit pourcentage de 13-19 ans. Par ailleurs, si les atteintes aux biens (constituant la majorité de la délinquance) ont augmenté dans l’espace public en 2019, nous pouvons émettre une hypothèse en lien avec la conjoncture de l’époque. Accédez à l'intégralité de Mediapart sur ordinateur, mobile et tablette pour 1€ seulement. Dans le présent des choses, il est toujours complexe de savoir si les phénomènes de violence explosent à moins que chacun d’entre nous n’en fasse l’expérience dans son quotidien. En 2016, le phénomène est aussi observé dans l’enquête Polis-autorité des Bouches-du-Rhône. La chute des homicides pour vols (braquage de banques et fourgons blindés) explique également la forte baisse globale des homicides depuis 1994. Dans un premier temps, il est complexe de mesurer l’évolution des agressions physiques graves par les statistiques des services de police, puisque la définition juridique du délit de « Coups et blessures volontaires non mortels » n’a cessé d’évoluer depuis les années 1980. Abonnés Au total, c’est 8 % des femmes qui témoignent d’avoir été victime durant les 12 derniers mois d’au moins un fait grave, contre 17 % jugé « sans gravité ». Dans un sondage de 2013, 84% des sondés ont le sentiment que la délinquance a augmenté pendant les derniers mois, ils étaient 72% en novembre 2012, 59% en juillet 2010, et 43 % en 2007, c’est-à-dire que le sentiment d’insécurité n’a cessé d’augmenter en quelques années (même si on peut critiquer la méthodologie des sondages). U… Déjà en 1995, on évoquait la violence grandissante des jeunes, son rajeunissement, le laxisme de la justice et de la politique. Ceux-ci ont un impact fort sur le sentiment d’insécurité et sont plus bien réguliers que les agressions violentes et les crimes. les viols collectifs n’avaient occasionné qu’un volume de 1 à 7 titres (pour une moyenne de 4 par an), en 2001 l’expression "viols collectifs" ainsi que celle, nouvelle, de "tournantes", apparaissent au total à 50 reprises. L’homicide diminuera au courant du milieu des années 90 jusqu’aux années 2010, marquées par les attentats islamistes. La majeure partie de la délinquance dite «juvénile», soit 70 … Comment le variant britannique du Covid-19 est-il détecté ? Les Tableaux de l'économie française s'adressent à tous ceux qui souhaitent disposer d'un aperçu rapide et actuel sur la situation économique, démographique et sociale de la France. […] En matière délictuelle, le premier motif de condamnation est les vols et recels, qui représentent 44% des délits sanctionnés. Voir la réponse On voit ici le poids des représentations culturelles relatifs aux rapports de pouvoir et à la violence qu'entretiennent les deux sexes. Le taux de criminalité est resté stable jusqu’au milieu des années 60, par la suite une forte hausse à commencée jusqu’au milieu des années 80, passant de 13 ‰ à 67 ‰. Si ces dernières années on observe une augmentation des viols dans les statistiques de police, cela est dû à un contexte sociétal de libération de la parole des femmes. La condamnation de ces faits n’est pas discutable, mais rien ne prouve qu’aujourd’hui les actes de violences seront supérieures à ceux observés dans les années précédentes. En effet, la pénalisation du viol s’est élargie au 20ème siècle notamment avec le viol conjugal dans les années 1990 grâce aux mobilisations féministes. La délinquance explose Le magistrat a fait état de chiffres en constante augmentation : nombre de mineurs passés devant le juge pour enfants en 2015 (31 % de plus qu'en 2014 et 55 % de … Il faut donc être prudent avec les statistiques administratives de police et croiser celles-ci avec les résultats des enquêtes de victimation. Problèmes : l’enquête de victimation de référence, CVS (Cadre de vie et sécurité), n’interroge pas les foyers collectifs (maisons de retraite, prisons) et rarement les outre-mer. Les enquêtes de victimation, bien qu’elles aient également leurs limites, sont bien plus fiables. Par ailleurs, seulement la moitié des hommes qui ont déclaré avoir subi des violences physiques les décrivent comme graves contrairement à l’écrasante majorité des femmes. Ce qui laisse très dubitative Renée Zauberman : «Au mieux, les interrogés peuvent dire "C’était des jeunes." Les chiffres de la criminalité ont augmenté à partir des années 1970 et jusque dans les années 1980 en raison d’une convergence d’événements. publiée le 29.12.2020. Dorénavant, les proviseurs ont des "correspondants police" ou le contact des substituts mineurs dans les parquets qu’ils appellent facilement. Ce sont les rodéos nocturnes, les regroupements nocturnes bruyants au bas d’un immeuble, les regroupements dans les cages d’escaliers, les insultes verbales, les provocations, les petites menaces, les vols de biens sans grande valeur etc. Insécurité et délinquance : la guerre des chiffres est lancée ! » Ainsi, si on peut observer une remontée des cambriolages au début des années 2010, tout comme les vols sans violence contre les personnes, alors que les vols de véhicules diminuent nettement. La délinquance des mineurs est une inadaptation temporaire et seule une minorité de jeunes vont poursuivre dans la délinquance adulte : « On observe une montée à l’adolescence, un maximum au début de l’âge adulte et une lente décroissance ensuite », observe Nicolas Bourgoin. Faute de terrasses, a-t-on le droit de boire un verre sur le trottoir ? Il s’agit, comme le rappellent tous les spécialistes de la statistique délictuelle, d’un indicateur imparfait et souvent trompeur, puisqu’il ne mesure pas les évolutions réelles de la délinquance mais de la «délinquance constatée». Transmettre à la rédaction des documents d'intérêts publics Consultez et comparez gratuitement les chiffres de la criminalité et de la délinquance dans votre ville, département ou région. En ce qui concerne l’augmentation des plaintes pour viols et des violences intrafamiliales, nous avons déjà vu ci-dessus que cela est due au mouvement de libération de la parole des femmes grâce à divers mouvements (#Metoo, #BalanceTonPorc), et aux pressions des mouvements féministes pour mettre la problématique des violences sexuelles et conjugales dans l’agenda politique. Vous nous avez aussi demandéPeut-on dire qu’il y a de plus en plus de violences en France depuis 30 ans ? Elles consistent à interroger des publics – ici, des mineurs – pour leur demander (anonymement) s’ils ont commis une infraction, le plus souvent sur l’année écoulée. Ce sont les jeunes de moins de 30 ans qui sont les principales victimes de ces agressions, tout comme les chômeurs et les classes populaires. Ces précautions prises, on peut relever que dans les enquêtes CVS 2019, 2018, 2017 et 2016 figure la part d’auteurs mineurs pour quatre groupes de délits : violences hors ménages, menaces, injures et vols ou tentatives avec violence. Un indicateur construit à partir du détail de l'«état 4001», c’est-à-dire des formulaires remplis par les forces de l’ordre. En effet, de nombreux policiers ont été affecté aux missions d’encadrement et de maintien de l'ordre relatives aux mobilisations populaires, délaissant ainsi leurs missions originales : patrouilles de rue, police-secours etc. Le surinvestissement policier et judiciaire dans les quartiers et la stigmatisation des médias sous le joug du sensationnalisme, fait de la jeunesse un parfait bouc émissaire collectif de notre société. Si on y ajoute les escroqueries, les destructions et les dégradations, ce sont 54% des condamnations qui sanctionnent des atteintes aux biens. (nouvelle fenêtre), Découvrez notre application mobile & tablette, a. Pourquoi cette omniprésence des « tournantes » pendant deux ans alors que la criminologie des viols collectifs est connue depuis les années 60 ? En revanche, de nombreux actes ou de comportements ne sont pas pris en compte dans les statistiques de la délinquance. Depuis 1988, le Conseil national des villes est l'instance nationale consultative de la politique de la ville, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. Comment interpréter ces chiffres ? Quel que soit le type de comportements (dégradation, vol, agression), les 5% les plus actifs des jeunes commettent de 50 à 60% du total des actes commis. Une tendance haussière bien supérieure à la hausse de la population jeune sur la période. Nous pourrions seulement constater une réelle « explosion » si les données statistiques des enquêtes de victimation le démontrent. Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance, c. Les agressions physiques graves et sexuelles, e. La délinquance baisse pour les faits les plus graves, h. L’omniprésence des incivilités, plus d’accidents que la délinquance, 2. On gère de moins en moins les problèmes entre nous, on a de plus en plus recours à la force publique.» Ce qui entretient un «cercle vicieux», selon le sociologue : «On judiciarise de plus en plus, donc les chiffres augmentent, donc on s’inquiète et on a tendance à judiciariser encore plus.», A lire aussiA Evry, la justice des mineurs fait du sur-mesure. publiée le 26.12.2020, Non, le PDG de Pfizer n'a pas refusé de se faire vacciner, Voir la réponse Le sociologue et directeur de recherches au CNRS Sebastian Roché souligne un troisième écueil : «Ces chiffres donnent le nombre de fois où des mineurs ont été mis en cause, pas le nombre d’individus mineurs suspectés.» Un mineur mis en cause pour plusieurs infractions dans une même procédure n’apparaît qu’une fois, pour l’infraction la plus grave. Ce n’est donc pas une certaine personne ou culture qui favorise la délinquance dans son acception « populaire », mais un certain type de territoire bien particulier et des conditions d’existences dégradées.[14]. la délinquance des mineurs a connu une forte augmentation, si l’on se fie aux chiffres de la police. Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance b. L'un des grands domaines d'intervention du CNV est notamment la prévention et le traitement de la délinquance2. Voir la réponse publiée le 23.12.2020. Si certains phénomènes de délinquance contre les personnes ont augmenté à partir des années 90 selon les services de police, ce sont surtout pour les actes les moins graves : les homicides diminuent, les coups et blessures progressent. Ainsi et malgré la panique politique sur l’insécurité en France, il semble bien que depuis 20 ans, la délinquance générale se soit stabilisée avec des périodes de fluctuations selon les délits et crimes. Pour de nombreux politiques, l’été 2020 fut un été sanglant Orange Mécanique, que ce soit Xavier Bertrand, Marine le Pen, des élus de droite, ou encore de LREM avec les propos de Gérard Darmanin sur « l’ensauvagement » de la société. D’après le volet français de l’enquête de l’Organisation mondiale de la santé, Health Behaviour in School-aged-Children (HBSC), conduite tous les quatre ans depuis 1994 auprès des enfants de 11, 13 et 15 ans, et dont Laurent Mucchielli a sérialisé les résultats dans le graphique ci-dessous pour son article dans la revue Insaiyat, la victimation des plus jeunes est globalement stable entre 1994 et 2014. Dans un rapport du début des années 2000, des sénateurs s’alarmaient de l’explosion de la délinquance juvénile : «Entre 1977 et 1992, pouvait-on lire, le nombre de mineurs mis en cause est passé de 82 151 à 98 864, soit une augmentation de 20,4 %. Pourtant, sans minimiser, excuser, voire même justifier les phénomènes de violence, il semble que nous sommes bien loin d’une société sans foi ni loi, où la violence physique constituerait la norme du lien social. La hausse est plus modérée pour les vols sans violence contre des personnes (+3 %) et très légère pour les vols dans les véhicules (+1 %). résultant du mouvement de libération positive des femmes (#. D’où la baisse des condamnations. Dans un deuxième temps, à partir de 1998, ils ont à la fois stabilisé la saisine des magistrats du siège et réduit considérablement les classements sans suite, au profit d’une croissance extrêmement forte et rapide des alternatives.». a. Les jeunes jamais aussi violents face à une justice laxiste ? [8] Contrairement aux hypothèses d’ensauvagement de la société qui serait produit par « des décennies d’individualisme forcené » dont chacun est à la merci en sortant de chez soi, les crimes et délits ne constituent pas un risque quotidien. En effet, la surmédiatisation des affaires criminelles et délinquantes ne dit rien de leur évolution. Entre 1992 et 2001, le nombre de mineurs mis en cause a augmenté de 79% pour atteindre 177 017 en 2001.», Pour autant, impossible d’en déduire que les mineurs sont devenus, en vingt ans, trois fois plus délinquants. Comme le montre Laurent Mucchielli, « Dans le détail, cette baisse globale est surtout liée aux différentes formes de vols sur les personnes et les véhicules, tandis que les cambriolages connaissent des évolutions en dents de scie, avec des périodes de baisse suivies de périodes de hausse comme dans les années qui ont suivies la crise économique de 2007-2008. Il déplore aussi le manque d’appui des pouvoirs publics dans la réalisation de ces études, puisqu’elles n’émanent que d'«initiatives individuelles de chercheurs, ou d’initiatives internationales coordonnées», comme l'ISRD. Peut-on dire qu’il y a de plus en plus de violences en France depuis 30 ans ? La quasi-totalité des affaires poursuivables reçoivent une réponse pénale. Là encore, l'OFS invoque une sensibilité accrue de la population à la violence depuis les années 1980. Ce texte 1 propose une réflexion générale sur l’évolution des délinquances juvéniles dans la France contemporaine. Ces deux catégories d’infractions demeurent toutefois celles où l’on retrouve le plus de mineurs parmi les mis en cause. Certains comportements autrefois prohibés deviennent légaux (avortement) et d’autres légaux deviennent interdits. Et si les chiffres repartent à la hausse, ils sont bien loin d’atteindre le niveau pré-confinement D’une part sur une amnésie collective faisant oublier la criminalité du siècle dernier, d’autre part sur un processus de victimisation positive qui s’est opérée dans la dernière partie du 20ème siècle, ayant pour conséquence que la population n'accepte plus le moindre phénomène de violence. [12] Si on fait cette hypothèse à partir de l’ethnie, on retombe dans l’imaginaire raciste du début de la fin du 19ème siècle – début 20ème, où la criminologie assimilait la délinquance à de l’inné et du biologique. Mais qu'en est-il réellement de la délinquance et de l’insécurité réelle dans la société, et non de son sentiment ? parfait bouc émissaire collectif de notre société. Ils ont ensuite connu des périodes en dents de scie pour diminuer au début des années 2000, tout en sachant que les seuls statistiques de la police sont insuffisants. Viennent ensuite l’ensemble des atteintes aux personnes (21% y compris les atteintes sexuelles), les infractions à la législation sur les stupéfiants (13%) et les outrages (4%).». La tendance à la baisse des condamnations se confirme sur un temps plus long. Troisièmement il y a des changements de méthode d’enregistrement des forces de l’ordre qui a pour conséquence d’élargir les critères de définition de la délinquance. Ces réactions témoignent des représentations collectives où les attaques sexistes sont euphémisées. Après une forte progression dans les années 1970, il présente une … [15] Les atteintes aux biens restent majoritaires comparées aux atteintes aux personnes. [10] Par ailleurs, les mineurs sont les plus nombreux dans les catégories d’infractions les moins graves. Celles-ci permettent d’avoir une vue plus globale du phénomène. Les hommes sont quant à eux 14 % a déclaré un fait dont 5 % un fait grave. Les accidents de la route, du travail, du sport et de la vie domestique sont en réalité beaucoup plus fréquents. Abonnés. Sur la dernière décennie, la tendance est à la baisse, lente mais continue. Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004.». l’Observatoire national de la politique de la ville. Gérard … Ainsi, on s'aperçoit que le facteur dit ethnique dissimule en réalité 3 autres : le lieu de résidence (le quartier, sa pauvreté, son taux de chômage, insalubrité des logements, faibles équipements socio-éducatifs…) ; le résultat scolaire (échec ou orientation vers filière dévalorisante) : la taille de la fratrie (familles nombreuses). La justice a prononcé près de 57 000 condamnations contre des mineurs en 2008 et plus de 43 000 en 2018. Depuis les 15 dernières années, la majorité des intellectuels marqués à gauche a pris conscience de la réalité de la délinquance et des conséquences contre-productives de sa négation idéologique. Ainsi, si on suit la logique médiatique, les viols collectifs ont explosé au début des années 2000 pour ensuite disparaître totalement à partir de 2004 puisque plus aucun article n’a été traité sur ce sujet ! L’ordonnance de 1945 a été réformée 24 fois et 12 fois depuis 2002, durcissant toujours les peines. Il faut absolument faire attention à l’effet miroir politico-médiatique. Par le passé, on a constaté que la population avait leur sentiment d’insécurité qui grimpait en flèche malgré une baisse de la délinquance. Vaccin Pfizer : 3000 personnes ont-elles subi des effets indésirables aux Etats-Unis ? Malgré ces limites, le directeur de recherches au CNRS, compilant les chiffres de ces études transversales, estime qu'«en France comme dans le reste de l’Europe, il y a une diminution globale de la délinquance juvénile, notamment portée par la baisse des vols et des atteints aux biens». Celle-ci étant profondément influencée par les changements législatifs, l’activité ou le fonctionnement des forces de l’ordre, les priorités politiques, ou par la manière qu’a la société de traiter ces problèmes. Laurent Mucchielli l’explique, auprès de CheckNews : «Depuis des années, les lois sont de plus en plus répressives. Selon les victimes, les mineurs sont, par contre, plus souvent auteurs de vol avec violences ou de tentatives (autour de 45% des auteurs). Si on additionne les tentatives, il s'agit du nombre le plus élevé depuis 1972. Les escroqueries progressent de 11 %. Puis une légère décrue, avant une remontée : en 2018, des mineurs ont été suspectés dans des affaires par la police et la gendarmerie à 209 000 reprises. Autre source : les chiffres des condamnations de mineurs. Ses contenus n'engagent pas la rédaction. Les parents portent aussi plus régulièrement plainte, poursuit Laurent Mucchielli. Ensuite, il peut se produire à un instant T une augmentation de plaintes déposées relatif à un délit/crime sans que celui n'augmente réellement. Pourtant, les délits diminuaient de manière constante ou étaient stables. Choisissez votre formule d'abonnement pour accéder en illimité à tout Mediapart. Tout simplement parce que ce phénomène s’inscrit dans le cadre du débat politique sur l’insécurité et les banlieues qui a régi le cœur des élections présidentielles de 2002. Abonnés, Comment le variant britannique du Covid-19 est-il détecté ? Une délinquance qui serait en forte hausse selon certains ténors de la droite, chiffres à l'appui. Entre réductionnisme, manipulation à fins électorales[1][2][3][4][5][6], erreur involontaire, course à l’audimat et sensationnalisme[7], pression de lobbys et marchands de sécurité, la question de la délinquance est très mal débattue au sein de l’espace public, ce qui impacte l’élaboration de politiques publiques adéquates. Fusillade à Dijon et à Nice, agression au couteau à Bordeaux, tirs de mortiers de feux d’artifice sur les policiers, des maires agressés physiquement, une gendarme tuée par un automobiliste fuyant un barrage, une tentative de meurtre sur un pompier, une soignante tuée après avoir été traînée sur 800 mètres par une voiture, un chauffeur de bus tué par un groupe d’individus, des personnes agressées pour le port du masque, depuis la fin du confinement, on retrouve dans les médias des phénomènes de violence divers et variés. Qui, d’ailleurs, ne se prononcent pas toujours sur l'âge de l'auteur des faits. Le pays est-il de plus en plus violent depuis 30 ans ? peut laisser penser qu’il est en explosion. On observe également une baisse nette pour les vols d’accessoires sur véhicules (-5 %), idem pour les vols violents sans arme (-2 %), les vols de véhicules (-1 %) ainsi que les destructions et dégradations volontaires (-1 %). » Même si l’homicide a bondi jusqu’à 970 en 2019, les traumatismes non intentionnels provoquent chaque année 40 000 décès, dont 21 000 à la suite d’un accident de la vie courante, et plusieurs millions de recours aux urgences. Les chiffres rapportés dans les « bilans des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie » (au doux nom officiel « d’état 4001 ») ne sont pas un comptage des faits qui se sont produits — il est impossible de le savoir avec exactitude — mais de ceux qui ont été portés à la connaissance des forces de l’ordre. Dans les médias, les discours politiques et chez les experts en sécurité, la délinquance juvénile est devenue la source de tous nos maux depuis une trentaine d’années, dont son impunité et sa croissance sont à enrayer. Plus en détail, le ministère écrit, pour l’année 2018 : «Les mineurs condamnés pour crime, au nombre de 491, représentent 1% des mineurs condamnés, 67% d’entre eux ont commis un viol. plusieurs millions de recours aux urgences, risque d’agression est donc entre 5 et 15 fois.